Le Père André Merville a commencé par nous montrer comment la Miséricorde de Dieu est révélée déjà dans l'Ancien Testament, à travers ce qui nous est dit de la vie de Moïse, Jérémie, Isaïe, Osée...
"J'ai vu la misère de mon peuple, j'ai entendu [compris] son cri, je connais ses souffrances" dit Le Seigneur à Moïse... (cf. Livre de l'Exode, 3, 7) Il se met à la place de son peuple et descend auprès de lui.
L'Ancien Testament nous montre que Dieu fait grâce : il est tendre et miséricordieux. Ainsi, nous trouvons cette citation dans le Livre de Jérémie (31, 20) : "Voilà pourquoi, à cause de lui, mes entrailles frémissent ; oui, je lui ferai miséricorde – oracle du Seigneur."
Dieu se révèle miséricordieux, alors même que son peuple va être infidèle ; Dieu va toujours renouveler son alliance avec lui.
La Miséricorde, c'est : l'initiative gratuite de Dieu, qui fait grâce, qui révèle son visage en étant fidèle ; et le peuple découvre à quel point Dieu est tendre avec lui.
Isaïe nous montre, par exemple, que Dieu est tendre à la manière d'une mère (49, 15) : " Une femme peut-elle oublier son nourrisson, ne plus avoir de tendresse pour le fils de ses entrailles ? Même si elle l’oubliait, moi, je ne t’oublierai pas."
Le Père Merville nous a ensuite parlé de Jean-Baptiste, personnage charnière entre l'Ancien et le Nouveau Testaments : comme tous les gens de son peuple à son époque, il a une conscience très vive de la gravité du péché... son discours est tonitruant... mais tel le curé d'Ars, quand il rencontre les gens, il leur propose des choses simples, le coeur plein de tendresse. Jean-Baptiste comprend que Jésus, en descendant dans le Jourdain pour se faire baptiser par lui, prend la place des pécheurs. Et la colombe présente au moment de son baptême, c'est celle du déluge qui revient avec Jésus, en signe de paix. Jésus, c'st celui que Dieu envoie pour nous faire miséricorde.
Avec Jésus, ce n'est plus : faire pénitence pour recevoir la Miséicorde. La Miséricorde est donnée de toute façon ; il nous faut l'accueillir...cela nous transfigure alors... cest un chemin de conversion... sur lequel nous écoutons l'Evangile...
Cette Miséricorde, elle est refusée par certains : cette nouvelle manière de vivre, apportée par Jésus, dérange. Et nous savons qu'ils iront jusqu'à le tuer.
Le Père André Merville nous a aidés aussi à comprendre ce qu'est le péché : c'est tout ce qui ferme notre coeur, ce qui nous coupe de notre relation à Dieu et nos frères, c'est quand l'amour est blessé, alors Dieu est offensé. A l'origine du mal, (cf. l'expression "péché orignel") c'est "quand je retire la prise de courant", quand je ne suis plus "branché" sur Dieu et que c'est moi qui décide ce qui est bien et ce qui est mal. Tous les autres péchés en découlent.
Mais rien n'entame la détermination de Dieu, qui ne se résoud jamais à nous laisser périr.
Ensuite, il nous a parlé de l'institution de l'Eucharistie - mémorial - sacrement de la Rédemption : la messe, c'est d'abord Dieu qui s'engage à faire miséricorde aux assassins de Jésus. Et cela, on va le célébrer ensemble.
Un moment très fort de cette soirée fut celui où le Père Merville nous a aidés à redécouvrir la richesse du sacrement de la Miséricorde, comme chemin de guérison, en 7 étapes, toutes importantes :
1. une demande de délivrance. Prise de conscince : j'identifie quelque chose qui ne va pas... je me reconnais prisonnier du mal. Une étape qui peut être vécue par n'importe qui, croyant ou non !
2. la rencontre de la Miséricorde. Dans l'écoute de la Parole de Dieu... dans la rencontre avec le témoignage de tel ou tel saint... Pour certains, c'est juste un pressentiment.
3. opération vérité. Examen de conscience. Je peux le faire à partir des 10 Commandements (cf. ce qu'en dit le Catéchisme de l'Eglise Catholique)... ou à partir des "7 maladies de l'âme" : orgueil, gourmandise, luxure, jalousie, paresse, colère. Il y a toujours une blessure au départ : le mal attaque toujours sur notre point faible et pervertit notre conscience.
Je peux aussi faire cette opération vérité à partir des vertus théolgales et cardinales : foi-espérance-charité et prudence-justice-force-tempérance
4. aveu et confession des péchés... remis à leur juste place ! quatrième et non première comme nous le faisons si souvent ! lorsqu'ils sont prononcés devant le prêtre, nous sommes en vis-à-vis, je suis sûr de ne pas nous parler à moi-même, je parle à celui qui a reçu de Dieu le ministère du pardon des péchés.
5. ferme résolution et point d'effort. C'est l'amorce d'un nouveau chemin. Le prêtre offre quelque chose qui remet en route, et parfois c'est le bsoin de réparer (cest là qu'on peut parler de pénitence).
6. absolution par le prêtre. Le Père André Merville nous a donné une image forte : "le confessionnal, c'est un tribunal à l'envers". Lorsque nous venons avouer notre péché, nous recevons l'absolution au lieu de recevoir une pénitence ! Le péché et ses conséquences sont effacés de la mémoire de Dieu
7 réconciliation et action de grâce. Réconcilié avec Dieu et réconcilié avec l'Eglise, nous sommes dans la joie ! Ne pourrait-on pas davantage fêter cette réconciliation ?
Enfin, dans l'échange avec les personnes venues l'écouter, le Père André Merville, nous a parlé du passage de la Porte Sainte, porte que nous accueillerons prochainement dans notre doyenné, à Curgies, juste avant la neuvaine à Sainte Rita, le vendredi 13 mai : passer la Porte Sainte, c'est enclencher un chemin de conversion, c'est chercher où Dieu nous attend dans notre vie.
Passer la Porte Sainte, c'est comme dans la formule de l'acte de contrition, décider d'ouvrir notre coeur ET, de l'autre côté de la Porte, il y a quelqu'un qui écoute, des icônes à contempler, un endroit où déposer ce qui est lourd, ou encore autre chose pour nous aider sur ce chemin et nous encourager à participer aux oeuvres de miséricorde....
Passer la Porte Sainte, c'est comme faire un pas, se remettre en route...
Lien vers le site diocésain pour l'année de la Miséricorde
Fichiers joints : prière du Pape François pour le jubilé de la mIséricorde et caledrier des célébrations de la réconciliation dans notre doyenné
D'après les notes de Claire-Marie