Jubilé de 65 ans de sacerdoce de Paul Wattenne

Nous avons vécu un beau moment en cette fête de Saint Pierre et Saint Paul en l'église de Curgies.

En ce beau samedi 29 juin 2019, nous sommes  venus de tout le doyenné, d'ailleurs dans le diocèse ou d'encore plus loin, pour célébrer avec Paul Wattenne, ses 65 ans de sacerdoce, au service de la fraternité et de l'unité. La messe a été suivie du verre de l'amitié puis d'un repas fraternel et joyeux.

Nous avons tous été très marqués par le mot d'accueil de notre frère Paul, aussi avec sa permission, je le reproduis intérgralement ci-dessous ainsi que l'homélie écrite par l'abé Michel Vrestraete, avec aussi son aimable autorisation, il devait être présent aussi pour fêter ses 40 années de sacerdoce, homélie lue par l'abbé Jean-Pierre Guinet puisque Jean-Michel Verstraete n'a finalement pa pu se joindre à nous.

Soeur Claire-Marie. (Photos : Sylvie, Claudine et Claire-Marie)

Mot d'accueil de Paul Wattenne :

Quelle diversité dans cette petite assemblée que nous formons... !   diversité de sensibilité religieuse, et même de religion, diversité culturelle ,politique, philosophique, etc. Pourtant quelque chose nous rend proches les uns des autres :  la fraternité, une fraternité qui ignore toutes les frontières. Pour les croyants chrétiens, Celui qui est à la source de cette fraternité c’est le Christ. C’est Lui qui nous rassemble,  accueille chacun de nous tel qu’il est ; il connaît notre histoire, et ce que chacun est, avec ses dons mais aussi ses faiblesses, ses fragilités, ses questions.  Il  va s’offrir à nous dans sa parole, dans le pain rompu et partagé.

Merci à tous du fond du cœur… à vous frères prêtres. Vous ne mesurez pas combien votre amitié fraternelle  peut être  un soutien pour les prêtres  aînés devenus apparemment inutiles... Merci à vous Monsieur le Maire de Curgies, Jean Richard, sans qui il n’aurait pas été facile de nous retrouver après la messe. Merci à la chorale qui nous aide à chanter ! Chanter c’est prier deux fois ! Merci à vous, membres de ma famille, sœur, neveux, nièces et à vous tous, amis venus d’ horizons si divers et parmi vous mes frères et sœurs  de "Foi et lumière". Merci aussi à toi Jean Michel, d’avoir bien voulu actualiser pour nous la Parole de Jésus en cette fête des saints Pierre et Paul.

 il y a donc aujourd'hui 65 ans jour pour jour que j'ai été ordonné prêtre… 40 ans pour Jean-Michel. Comme pour chacune et chacun, ma vie n’a pas toujours été un long fleuve tranquille ; vivre, aimer, servir, c’est toujours lutter, s’engager toujours sur de nouveaux chemins.

Personnellement : première étape importante vers le sacerdoce vers l'âge de 15-16 ans. Je  découvre par hasard (si  hasard il y a) la vie du frère Charles de Foucauld et  ses écrits spirituels. Après une vie tapageuse, même assez dissolue, il a rencontré le Christ et sa vie a basculé, il est devenu le frère universel au milieu des Touaregs dans le désert, à Tamanraset... Ce qui m'a séduit chez lui, c'est cette  fraternité gratuite et, sans frontières, la fraternité inaugurée  par Jésus et  qui ouvre pour tous un  chemin de paix, de confiance, d’espérance.  Charles de Foucauld m’a libéré d’une religion "clefs en main" et m’a aidé à découvrir que le Christ,le Ressuscité de Pâques est avant tout  « mystère de communion »…. Il  est venu offrir à tout être humain d’entrer dans une communion qui se concrétise dans  son Corps, son Église dont il est la Tête. Pour Dieu, chaque être humain quel qu’il soit est  un trésor  sans prix (plus précieux qu’une cathédrale), un Dieu qui nous appelle à  vivre en frères.., sans nier pour autant nos différences de culture, de race, de religion.

Autre étape marquante, dès le début de mon ministère :  la rencontre de la JOC (Jeunbesse ouvrière chrétienne) et de l'ACO (Action catholique en monde ouvrier) avec la devise de la JOC : « un jeune travailleur vaut plus que tout l’or du monde ».

A Quiévrechain l'insertion de Jean-Michel  avec son projet d’entrer au travail m’a aussi fortement interpellé, j'ai mieux compris que la fraternité inaugurée par Jésus ne peut que se vivre dans l’épaisseur de la condition humaine avec ses fragilités, ses blessures, ses ambiguïtés, ses oppositions…puis il   y a eu son livre au titre très évocateur : "où est ton Dieu?"  Jean-Michel nous  parle très bien de ce Dieu qu’il a découvert au cours de ses années de travail sur son bulldozer, que ce soit au tunnel sous la manche ou sur les chantiers d'autoroute. Ce livre m’a également fortement  interpellé.

Nouvelle et dernière étape importante : Curgies et la confiance  inconditionnelle des pèlerins en  Sainte Rita... .La rencontre de gens blessés qui ne savent plus vers qui se tourner...C'est le temps de l'accueil, de l'écoute, (je n’étais pas encore sourd) la naissance aussi de groupes de partage... de préparations à des baptêmes d'adultes. Ce séjour à Curgies a encore été le temps d'une  fraternité sans frontières.

Enfin,(cerise sur le gâteau) je ne peux oublier ma mission d'aumônier auprès de l'équipe "Foi et lumière".... et la capacité de ces hommes et de ces femmes qu’on dit limités, à vivre une fraternité sans arrière-pensée et  qui donne comme un avant-goût du Royaume déjà là.

Aujourd'hui  après un détour à « Ma maison, » chez  les Petites sœurs des Pauvres (que je remercie pour leur accueil ainsi que le personnel et les bénévoles), retour à Saultain, toujours avec cet appel intérieur :  la recherche d’une vie fraternelle sans frontières.  Toutes ces étapes m'ont poussé à bouger, à ne jamais me croire arrivé, à ne jamais m’installer dans du définitif et surtout à  ne pas faire de la foi  une  occasion  de sortir du monde mais au contraire d'aller jusqu'à la périphérie comme aime le dire notre pape, de rencontrer des frères et sœurs ; qui sans le savoir vivent parfois le bonheur des Béatitudes.

Je pense aussi aux amis non-croyants, et aux croyants d’autres religions représentés parmi nous. Combien s’efforcent d'être vrais, justes et humains  serviteurs, ils m’apportent aussi beaucoup, ils m’assurent que l'Esprit saint ne connaît pas de frontières et que son souffle les anime Ils sont le signe d’une communion invisible qui se vit au-delà de toutes les institutions.

Plus que jamais j'adhère aux paroles de St Paul : sans l'amour, la foi n’est rien. Pourtant j'ai conscience que dans l'art d'aimer je ne suis et ne serai jamais qu'un petit apprenti.

Alors ça valait la peine de fêter cela !   non ? de rendre grâce au Seigneur et vous dire à tous encore « merci ».

Article publié par ClaireMarie • Publié le Dimanche 30 juin 2019 • 4157 visites

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