Mgr Garnier poursuite sa visite pastorale
dans le doyenné des Marches du Hainaut
Pour cette cinquième journée,
il était sur le territoire de la paroisse St François en Val d’Escaut
Matinée à Hergnies
Le Père Garnier s'est fait désirer en venant "au bout du monde" expression chère à l'abbé Ratjaczak, un précédent doyen!
Nous l'avons accueilli à la manière de Saint François dans le Cantique des Créatures. Nous avons loué notre sœur l'eau avec l'Escaut, les étangs de Chabaud-Latour et d'Amaury et tous les hommes qui ont une activité professionnelle ou de loisirs sur ces différents plans d'eau. Puis nous avons loué la forêt avec les domaines de Bonsecours et de Saint-Amand Raismes et les liens qui nous unissent à nos voisins belges ou de Saint Jacques. Nous avons évoqué notre terre d'histoire avec les vestiges des fortifications de Vauban et les fortins de la 2ème guerre sans oublier de rendre grâce pour la paix. Nous avons terminé notre tour de la paroisse en célébrant le travail des mineurs depuis la 1ère extraction jusqu'à la dernière fosse Ledoux, des ouvriers de la métallurgie et de la chimie mais aussi en pensant au chômage qui frappe durement notre secteur, et nous y avons associé tous les habitants qui sont la richesse de notre territoire.
Après cela, chaque relais s'est exprimé, disant une chose positive, une difficulté et un projet. Et nous avons bu du jus d'orange et mangé des "tourtélets" (gaufrettes)
Marie-Andrée
Repas avec des personnes touchées par le handicap
ou accompagnant des personnes handicapées
15 personnes autour de la table pour se partager au cours d’un repas leur lien au handicap qu’elles vivent, ou leur lien à des personnes handicapées. Nous sommes chez Jean, prêtre à Vieux Condé.
Voici des expressions entendues :
- « je suis handicapé, je ne suis pas malade. Des personnes donnent des coups de main et j’ai appris à dire merci, mais cette attention est quelquefois lourde ».
- Une maman a adopté un enfant à l’âge de un an et demi ; « à côté de mes quatre autres enfants c’est mon fils de cœur ».
- Dans un quartier de Condé le catéchisme se fait chez un enfant handicapé, après qu’elle ait préparé son baptême ; « c’est elle qui répond avec le plus de justesse et de cœur », ses parents sont merveilleux pour accueillir, et un groupe de partage autour de la parole de Dieu s’est mis en place chez eux entre parents.
- Grand-mère d’une fille handicapée elle constate la volonté des parents pour donner la même éducation à leur fille ; « elle est heureuse d’être aux scouts, un de mes petits-fils a choisi de devenir éducateur »
- Membre du conseil municipal elle a été à l’origine d’une commission handicap sur la commune. « Chaque année je vais visiter les familles qui ont chez eux une personne handicapée »
- Ayant travaillé dans l’aide sociale « à ma retraite j’ai voulu continuer comme bénévole à l’APEI du valenciennois »
- Elle permet que 45 personnes malades de notre paroisse aillent à Lourdes en pèlerinage chaque année, « je lance l’appel pour que des bénévoles nous accompagnent pour le service et l’amitié »
- Elle fait partie de ces bénévoles qui vont à Lourdes ; « il y aurait besoin que des résidences pour personnes âgées puissent accueillir la personne âgée et son enfant handicapé »
- Touchée elle-même par le handicap elle participe aussi bien aux activités du centre social de sa commune qu’à la messe et aux rencontres proposées ; « j’écris dans un cahier mes prières ; Jésus m’aide »
- Elles font partie de la communauté Foi et Lumière de notre doyenné ; « la personne handicapée est toujours entourée d’un parent et d’un ami ». « Ce groupe est un coup de Dieu » souligne notre évêque.
Nous avons librement parlé en présence de Mgr Garnier et du Père Xavier Bris. Nous avons considéré différents handicaps, constatant que les solutions simples n’existent pas. Les situations sont souvent complexes, exigeant chez nous du ressort pour accompagner celles et ceux qui n’en ont plus. Nous avons à nous aider à regarder en positif les personnes. Le fait de nous connaître mieux nous aidera à mieux accompagner ensemble.
Christophe Decherf
Après-midi au Centre Social de Condé-sur-L’Escaut
Michel, usager et bénévole au Centre Social de Condé a eu la bonne idée de suggérer au Père Garnier d'y faire visite.
Dans la grande salle, le café et les petits gâteaux nous attendaient : un geste d'attention de Pascal le directeur, d'Emilie, Agnès et Nathalie animatrices permanentes ou stagiaires.
Nous n'avons pas vu passer les deux heures de rencontre, tant les témoignages de vie étaient riches.
300 enfants participent aux activités permanentes ou aux propositions durant les vacances.
S'ajoutent 300 adultes, voisins, bénévoles, usagers, accompagnateurs des enfants.
La structure et l'organisation sont certes très rigoureuses au plan pédagogique, administratif et financier.
Travailler à la reconstruction des liens familiaux et sociaux dégradés dans une population encore marquée par la fermeture des houillères qui exerçaient une forte emprise sur la vie sociale et familiale, telle est la mission que le Centre s'est donné depuis une trentaine d'années.
Quelques axes au service de cette perspective :
-Donner des outils pour accéder aux droits et rencontrer l'administration.
-Mettre les usagers - enfants et jeunes - en capacité de monter des projets et de gérer les budgets qui y sont attachés.
-Maintenir les liens avec les financeurs (CAF, Conseil Général, Mairie) qui ont parfois tendance à imposer leur vision personnelle dans le choix des projets pédagogiques.
En dépit de tous ces impératifs de fonctionnement, l'équipe animatrice du Centre mesure sa réussite à des signes qui ne trompent pas :
- Des enfants qui ont participé aux activités, deviennent animateurs à l'aube de leur âge adulte et font ainsi une première expérience d'une vie sociale responsabilisante.
- Des adultes ont un jour participé à une activité, accompagné un enfant...et voilà qu'ils s'engagent durablement : Patricia n'a pas sa pareille pour aider à faire du Théâtre, Isabelle aime la poterie, la fabrication de mobilier en carton et voilà qu'elle exporte maintenant ses talents auprès d'autres centres. Peut-être même qu'elle va entreprendre une formation...
Travailler sans fin avec des moyens limités sur une population durablement fragilisée en découragerait plus d'un.
Pourtant, Nathalie dit haut et fort : "chaque fois que quelqu'un grandit dans un projet, dans une relation, dans la maîtrise de sa peur, c'est une victoire, même si elle est toute petite"
Jean-Marie Wiart
En fin d’après-midi, rencontre au sujet de l’économie dans le Pays de Condé en présence de responsables syndicaux, de commerçants et d’hommes politiques
La situation d Salle Sorlin à Vieux-Condé© Frédéric Robillarde l’emploi est très grave sur la paroisse, un tiers des salariés y habitant travaillent en Belgique ; pourtant on y compte 25% de chômeurs quand même et c’est surtout difficile pour les jeunes dont plus de la moitié sont sans qualification suffisante.
(pour rappel : Agrati, par exemple, est passé de 2 500 salariés 800 actuellement)
Cette situation un mauvais climat dans beaucoup d’entreprises ; aussi des dépressions nerveuses et des inquiétudes. Le capitalisme financier a été pointé du doigt car la personne humaine n’y compte pas beaucoup.
Toutefois en positif, les « locomotives » pour l’embauche sont Bombardier et Alstom. Il y a aussi le bâtiment, les services à la personne et le commerce ; l’écologie, le futur port fluvial de St Saulve donnent de l’espoir aussi.
Michel Poras